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Romancier barcelonais encensé par la critique internationale, Enrique Vila-Matas, né en 1948, est l’auteur d’une œuvre majeure dont une dizaine de titres ont été traduits en français. «Paris ne finit jamais» dont le titre fait écho au dernier chapitre du roman d’Hemingway «Paris est une fête» est une autobiographie, un roman d’apprentissage, «dans lequel tout est vrai parce que tout est inventé» dit- il. Portrait distancié et tendrement amusé de ses années de jeunesse à Paris dans les années 70, c’est aussi une chronique de la vie intellectuelle de l’époque, une méditation brillante et pleine d’humour sur l’écriture, la création littéraire et la naissance de la vocation d’écrivain, et une étude sur l’ironie, toujours si présente dans l’œuvre de Vila-Matas qui manie avec autant de bonheur l’auto-dérision que les citations érudites. Il raconte comment « jeune, beau et idiot », il est arrivé à Paris, sur les conseils de Marguerite Duras qui lui avait prêté une chambre de bonne, convaincu d’y vivre la bohême, d’y écrire un chef d’œuvre, et d’y être, comme Hemingway, «très pauvre et très heureux »;
Qu’il y soit en fait «très pauvre et très malheureux» n’est pas sans rapport avec sa timidité frisant la panique vis à vis des femmes, la grève des postiers qui, le privant des chèques paternels, l’obligea à accepter les dîners en ville et à hanter les cocktails, ou avec ses poses de poète maudit affichant son désespoir à la terrasse des cafés de Saint-Germain . Mais c’est aussi là qu’il a écrit son premier roman, même s’il l’a déchiré, qu’il a fait des rencontres et subi des influences littéraires décisives, même s’il s’en est libéré, et si pour lui «écrire, c’est ne pas appartenir à un pays» c’est là qu’il a compris que «lorsqu’on a vécu à Paris, il est impossible de s’installer où que ce soit, y compris à Paris.»