On retrouve, dans Affinités, troisième thriller victorien de Sarah Waters, l’atmosphère de sensualité contenue, le mélange savamment dosé de roman social à la Dickens, de féminisme et de gothique flamboyant qui ont fait le succès de Caresser le velours et du bout des doigts. Dans un Londres Victorien, glauque à souhait, la très respectable Margaret Prior, une jeune femme de la bonne société, tente, par le bénévolat, de surmonter le mystérieux chagrin dont elle est affligée. C’est dans les sombres et désespérants parloirs de la prison pour femmes de Millbank qu’elle rencontre Selina Dawes, une énigmatique jeune medium condamnée pour supercherie et violence ayant entraîné la mort, lors d’une séance de spiritisme qui a mal tourné. L’attirance et la fascination que Margaret éprouve pour la jeune spirite sont renforcées par l’apparition de phénomènes surnaturels dont elle se retrouve elle aussi victime. Convaincue de son innocence, elle échafaude un plan d’évasion qui va conduire les deux jeunes femmes au désastre.
Histoire sulfureuse d’amour, de désespoir, de mort et d’interdits, thriller à rebondissements, Affinités allie avec élégance la tradition romanesque victorienne et les combats très actuels des femmes pour la reconnaissance de leurs droits à la liberté sexuelle.
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