La littérature scandinave a le vent en poupe, comme le confirment les succès de librairie de Jorn Rïel, Per 0lov Enquist ou Arto Paasilina, sans parler de notre chouchou Erlend Loe ! Et il y a belle lurette que le nom de Kurt Wallender, l’inspecteur désabusé des romans d’Henning Mankell, a fait le tour du monde ! Toutefois, le Danois Leif Davidsen, occupe une place à part dans la catégorie « thriller à l’aquavit », et même si ses héros traînent derrière eux la brumeuse mélancolie des hommes qui viennent du froid, c’est plutôt du côté de Graham Greene et de ses interrogations angoissées sur les rapports ambigus entre l’individu et la société, le politique et le privé, que l’on devrait chercher une filiation.
Pris au piège de l’Histoire en marche, Vuk, le tueur à gages du « Danois serbe » (Gaïa, 2001) qui s’est refait une virginité aux USA sous le nom de John Ericsson et Per Toftlund, « la femme de Bratislava » (folio policier, 19 janvier 2006), sous inspecteur de la PJ de Copenhague, ennemi juré de Vuk, vont être rattrapés par leur passé, le 11 septembre 2001. Sur le complexe échiquier géo politique qui les entraîne sur la piste d’Al Qaida et du terrorisme international des US au Danemark, en passant par Venise et l’Espagne, les deux hommes vont se trouver confrontés à des choix déchirants entre leur bonheur personnel et la raison d’Etat.
Leif Davidsen, grand reporter et spécialiste des pays de l’Est, nous offre en même temps qu’un thriller captivant d’une grande profondeur psychologique, une analyse politique d’une inquiétante actualité.
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