Titre_ a profité des vacances pour se refaire une beauté, bientôt une note et des photos sur les changements de la boutique, les nouveautés et quelques nouvelles de la libraire qui en a de belles à vous annoncer...
En attendant, on attaque comme promis avec L'histoire de l'amour de Nicole Krauss (que nous avons ridiculement appelée Susan lors d'une précédente note) et quelques autres merveilles à suivre...
Certains livres – fort rares – semblent touchés par la grâce et celui de Nicole Krauss est l’un de ceux là. Impossible de résumer un roman qui appartient à la fois à la tradition yiddish de Isaac B Singer, au roman juif New Yorkais à la Saul Bellow, au réalisme magique de Garcia Marques, sans oublier la correspondance empathique avec le second roman de son mari Jonathan Safron Foer «Extrêmement fort et incroyablement près».
De la Pologne de la guerre, au Chili des années 50 et à Manhattan 2001, Nicole Krauss tisse trois trames narratives entrecoupées de lettres et de journaux intimes, autour de l’Histoire de l’amour, roman dans le roman, dont le manuscrit composé en yiddish par un jeune Polonais amoureux avait disparu dans la tourmente de la guerre, et réapparaît mystérieusement 60 ans plus tard dans la boîte aux lettres de son auteur, un serrurier octogénaire de New York.
« Montre moi un Juif polonais qui survit, je te montrerai un magicien ». Ce sont bien des survivants et des magiciens, les trois solitaires dont les destins s’entremêlent : L’écrivain qui dans le Chili des années 1950 survit à la culpabilité par l’écriture, Leo Gursky, survivant à l’Holocauste, à la perte d’Alma , la femme de sa vie et à celle de son fils qui n’a jamais soupçonné son existence, Alma Singer (L’Amour a pour nom Alma) l’adolescente de 14 ans qui tente de survivre à la mort de son père et à la chape de tristesse qui s’est abattue sur sa mère, sur elle, sur son petit frère Bird.
Un livre labyrinthique et mystérieux, déchirant et débordant de vie, qui parle de façon magique de perte, de deuil jamais fait, de l’Amour, de la transmission de la mémoire, de la magie des mots qui ont le pouvoir d’être plus fort que la souffrance et l’oubli, de transcender la peur de la mort, et surtout de relier entre eux des êtres qui, sans eux, seraient restés enfermés dans leur solitude.
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